TGV Lyria - Confort et service
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Frédéric de Kemmeter
Train & signalisation - Obser-vateur ferroviaire depuis plus de 30 ans. Comment le chemin de fer évolue-t-il ? Ouvrons les yeux sur des réalités complexes de manière transversale
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En gare de Zürich Hauptbahnhof, cette rame POS encore à simple étage et son ancienne identité visuelle (le 18 avril 2018, photo Mediarail.be)
Comme indiqué précédemment, 15 rames 2N2 UA3 plus capacitaires ont été échangées avec retour des 19 rames POS sur le TGV-Est. Ces augmentations de capacité ont coincidé avec une refonte de l'offre dont nous parlerons en page 3. En attendant, le service à bord, lui, a bénéficié d'une hausse de qualité.
Avec l'aide de la société de conseil zurichoise SMA, spécialisée dans le domaine des systèmes ferroviaires, et de l'EPFL, la célèbre université polytechnique de Lausanne, Lyria s'est également attachée à améliorer sa productivité. Le cadencement et la simplification des horaires va permettre aux TGV de circuler trois à quatre heures de plus par jour et d'effectuer, de nuit, la maintenance obligatoire tous les deux jours.
Depuis décembre 2019, Lyria a investi entre 400 et 500 millions d'euros dans un vaste plan de développement destiné à accroître ses parts de marché, en portant notamment à 18.000 le nombre de sièges offerts sur l'axe franco-suisse. Déjà leader avec plus de 50% du marché, Lyria veut creuser l'écart avec ses concurrents du transport aérien, très forts sur certaines routes comme Paris-Genève. En effet, grâce à une clientèle à fort pouvoir d'achat, les lignes franco-suisses, en particulier Paris-Genève, sont très rentables pour les compagnies aériennes. Contrer cela par le train, qui n’est pas le premier choix de ce genre de public, n’est pas une mince affaire. L’objectif est d’arriver à capter 5 millions de voyageurs annuels. Il a donc fallu revoir les services proposés à bord.
La réponse passait par plus de services (wifi), mais cela a un coût : sur les 8 millions d'euros investis dans la mise en service du wifi, plus de la moitié a concerné la pose d'antennes télécom le long des voies dans les zones blanches vallonnées traversées par le train. L’autre réponse est la simplification de l'offre, avec la mise en place d'un cadencement dans les horaires de départs / arrivées des trains, des horaires identiques 7 jours sur 7 et mieux répartis sur la journée. Lyria a décrit cela comme une transformation industrielle profonde de ses processus de pilotage de la flotte TGV : « nous aurons désormais une utilisation beaucoup plus productive de celle-ci, nos rames roulant plus… » décrit-on dans l’entreprise.
Une offre à trois classes
Le développement d'une offre à trois classes a permis à Lyria « d'anticiper le besoin des clients qui tend plutôt vers les extrêmes: du low-cost au superpremium ». Les français s’éloignent du traditionnel binôme première/seconde en proposant, comme chez Trenitalia, NTV-Italo, Railjet ou Thalys, une « super première » qui démocratise la « simple première ». Cette segmentation est une façon d'augmenter significativement la part de marché en s’adaptant aux différents profils de clients sur ce marché particulier qu’est le franco-suisse. Lyria propose donc à sa clientèle :
• Business Première ;
• Standard Première ;
• Standard.
La Business Première de Lyria est une classe haut de gamme créée en 2017 qui n’existe pas dans les TGV SNCF, et qui permet d’offrir un service dédié et une flexibilité complète. La clientèle a accès au salon Grand Voyageur de la SNCF, en gare de Paris-Lyon. La Business Première se situe dans la voiture de première classe juste après la motrice, en configuration des sièges 2+1. La clientèle est accueillie avec un cocktail de bienvenue et déguste à sa place un repas étoilé avec boisson. Le prix fixe 2020 était de 191€ sur Paris-Genève, 199€ sur Paris-Bâle ou pas moins de 226€ sur Paris-Zurich. Des tarifs qui sont destinés aux voyageurs exigeants, avec des billets modifiables sans frais et remboursables à 100%.
Lyria a mis le paquet sur le catering en Business Première et en Première (photos presse Lyria)
Depuis le 22 mai 2019, les voyageurs de ce confort ont pu découvrir une sélection de nouveaux menus déclinés par le grand chef étoilé Michel Roth, qui a œuvré pour Servair et Air France, et qui avait été nommé chef exécutif du TGV Lyria en janvier 2019. Il fait suite au tandem Philippe Chevrier et Damien Coche, qui avaient composé la première carte de l’offre de restauration chaude « La Table » de TGV Lyria. Nappe blanche, accord mets et vins, plats raffinés, le menu du Lyria, c'est un par saison. Le concept comprend une distribution de serviette chaude oshibori, une coupe de champagne Vessier ou d’un verre de jus d’orange, et un menu élégamment présenté avec entrée, plat et dessert. Pour les plus assidus, à Genève, il est possible de continuer l’expérience, et nous avons eu la chance de dîner au Bayview, la table étoilée du chef Michel Roth.
Standard Première
Configuration classique des sièges en 2+1 accès au salon Grand Voyageur de la SNCF, en gare de Paris-Lyon, mais ici pas de repas à la place ni boisson de bienvenue. Une première standard avec de l'espace pour les jambes.
La Standard Première de Lyria, ici dans une rame POS (photo presse Lyria)
Le bar
Accessible à tous, il se situe en milieu de rame. Il propose aussi une carte plutôt bien fournie qui peut contenter tout un chacun.
La classe Standard
La bonne seconde classe avec ses sièges en 2+2. Prix le plus bas en dépit de la destination suisse et son haut pouvoir d'achat. Tous les sièges ont une prise électrique pour recharger les équipements multimédias de chacun.
La Standard vue de l'extérieur, ici dans une rame POS avec encore l'ancienne identité visuelle (avril 2018, photo Mediarail.be)
Dans le webzine La Lettre du Cheminot, la direction semblait satisfaite du concept à trois classes. La classe Business Première, qui occupe tout une voiture, n'accueille en moyenne que 20 à 30 personnes. Mais le but justement n'est-il pas d'aérer cette classe pour éviter cette sensation de compactage et de donner du temps au service à bord ? L'autre critère des trois classes tient aussi à la forte segmentation du marché et à l'exigence de visibilité. Lyria pratique la politique des prix fixes et a mis fin au yield management, qui semble davanatage exaspérer les voyageurs.
TGV POS 4417 Paris-Brig, un service uniquement décliné en hiver par prolongation d'un Paris-Lausanne, vu ici le long du lac Léman du côté de Saint Saphorin, le 11 février 2017 (photo bahn.photos via license flickr)